Certains d'entre vous ont peut-être été surpris en lisant le titre de cette chronique : Le Visage de Dieu noyé au milieu des polars et des bandes dessinées ? Un vrai Big Bang !
Soyons franc, je n'aurais jamais spontanément acheté ce livre sans la chaleureuse recommandation de ma belle-sœur et de mon beau-frère. Qu'ils en soient remerciés car ce livre est absolument passionnant et accessible à tous, même à moi, c'est pour dire !
Les frères Bogdanov racontent l'histoire du Big Bang comme d'autres raconte des polars. On découvre des scientifiques qui, depuis deux siècles, remontent le temps grâce à leur génie, aux découvertes scientifiques mais parfois aussi grâce au hasard. Des scientifiques loin de toute idéologie, cherchant à comprendre les origines de l'univers. Des astrophysiciens pour qui la notion de Dieu (ou d'un esprit supérieur extérieur) est une hypothèse comme une autre, hypothèse qui n'est pas incompatible avec la connaissance que nous avons aujourd'hui de l'univers. Ces hommes ne sont pourtant pas des illuminés mais des prix Nobel (deux d'entre eux préfacent et postfacent d'ailleurs le livre).
Un des nombreux thèmes détaillés dans ce livre m'a particulièrement intéressé et je ne résiste pas à l'envie de vous en dire quelques mots. Il s'agit des nombres fondamentaux dont le célèbre savant Stephen Hawking écrivait dans sa Brève histoire du temps : « Les lois de la science, telles que nous les connaissons actuellement, contiennent certains nombres fondamentaux, comme la charge électrique de l'électron ou encore le rapport des masses du proton et de l'électron... Ce qui est remarquable, c'est que la valeur de ces chiffres semble avoir été très finement ajustée pour rendre possible le développement de la vie ». Il existe ainsi de nombreuses autres constantes de ce type : le vitesse de la lumière (299792458m/s), la constante de gravitation (6,67), la masse de l’électron, etc... dont on sait aujourd'hui que si leur valeur était différente de celle que nous connaissons, l'univers se serait effondré ou, dans le meilleur des cas, la vie n'aurait pas pu exister...Troublant et passionnant, non ? Un autre exemple ? La constante de structure fine découverte en 1916 qui régit la force électromagnétique et dont la valeur est 0,0072973525376...Si un seul de ces chiffres est modifié, l'univers entier est déstabilisé et s'effondre. Max Born, prix Nobel en 1954, disait : si elle « avait une valeure légèrement plus élevée que celle qu'elle a, nous ne serions plus en mesure de distinguer la matière du néant. La valeur de cette constante n'est certainement pas due au hasard »
L'épopée du Big Bang est passionnante et je vous invite vraiment à lire Le Visage de Dieu. Vous ne serez pas déçu !
Je laisserai le mot de la fin à George Smoot, lui aussi Prix Nobel, qui écrivait : « Le Big Bang, à y regarder de près, apparaît finement orchestré »...Par qui ? A vous d'imaginer la suite...
Les plus : Un livre accessible à tous, un sujet beaucoup plus passionnant qu'il n'y paraît, une démarche scientifique et non idéologique
Les moins : Rien !
Ma note : 5/5
A partir de 15 ans
Le Visage de Dieu
Igor et Grichka Bogdanov
Éditions Grasset
ISBN 978-2246772316
mardi 31 août 2010
lundi 30 août 2010
Power Play – Joseph Finder – Comme un diesel...
L'équipe de direction du constructeur aéronautique Hammond Aerospace part en séminaire dans un luxueux chalet situé au bord de l'eau, loin de tout. Un lieu idéal pour les passionnés de pêche et de grands espaces...idéal aussi pour une prise d'otages...
Disons-le tout de suite, j'ai été déçu. Le démarrage est poussif et parfois peu crédible à mon sens. J'ai eu l'impression que l'auteur avait besoin créer un cadre pour sa prise d'otage, pour lancer le scénario, et que cette construction se faisait malheureusement au forceps, au détriment du lecteur. J'en ai eu la confirmation par la deuxième partie du livre qui est beaucoup plus efficace que la première (On sent que l'auteur a trouvé le bon rythme et qu'il est dans son élément). Le style, construit avec de nombreux flashs-back, est intéressant. En effet, la dernière phrase d'un chapitre du temps présent est la même que la première phrase d'un flash-back. Cela donne une grande fluidité au récit.
Vous l'aurez compris, ce thriller ne sort pas du lot. Si vous souhaitez découvrir Joseph Finder, achetez Sans laisser de trace, pas Power Play !
Les plus : Un scénario orignal (la prise d’otages de grands patrons), une certaine recherche dans la construction « stylistique » du livre
Les moins : Un démarrage poussif et peu crédible à mon sens, une scène de tentative de viol qui, même discrète, n'en est pas moins désagréable dans un livre qui se veut tout public
Ma note : 3/5
A partir de 18 ans
Power Play
Joseph Finder
Le Livre de Poche
ISBN 978-2253133780
Après l'excellent Sans laisser de trace, je n'avais pas prévu de lire un autre thriller de Joseph Finder aussi vite, une pile de livre m'attendant déjà sur ma table de nuit. Je me suis malheureusement retrouvé bloqué de longues heures dans une gare (je pourrais d'ailleurs écrire un roman sur cette journée) et j'ai donc acheté Power Play pour passer le temps.
Disons-le tout de suite, j'ai été déçu. Le démarrage est poussif et parfois peu crédible à mon sens. J'ai eu l'impression que l'auteur avait besoin créer un cadre pour sa prise d'otage, pour lancer le scénario, et que cette construction se faisait malheureusement au forceps, au détriment du lecteur. J'en ai eu la confirmation par la deuxième partie du livre qui est beaucoup plus efficace que la première (On sent que l'auteur a trouvé le bon rythme et qu'il est dans son élément). Le style, construit avec de nombreux flashs-back, est intéressant. En effet, la dernière phrase d'un chapitre du temps présent est la même que la première phrase d'un flash-back. Cela donne une grande fluidité au récit.
Vous l'aurez compris, ce thriller ne sort pas du lot. Si vous souhaitez découvrir Joseph Finder, achetez Sans laisser de trace, pas Power Play !
Les plus : Un scénario orignal (la prise d’otages de grands patrons), une certaine recherche dans la construction « stylistique » du livre
Les moins : Un démarrage poussif et peu crédible à mon sens, une scène de tentative de viol qui, même discrète, n'en est pas moins désagréable dans un livre qui se veut tout public
Ma note : 3/5
A partir de 18 ans
Power Play
Joseph Finder
Le Livre de Poche
ISBN 978-2253133780
Libellés :
Polar et Thriller
samedi 28 août 2010
L'Issue – Olen Steinhauer – Une seule issue, finir le livre...
Milo Weaver est de nouveau un Touriste. Travaillant pour un département officieux des services secrets américains, il parcourt le monde pour effectuer des missions que tout le monde préfère ignorer.
Suite aux événements relatés dans Le Touriste, le service a été réorganisé mais une taupe semble s'y être introduite au profit de la Chine...Milo a repris du service mais semble avoir perdu la confiance de ses supérieurs. Son travaille le mine de plus en plus. Sa conscience le travaille mais il n'a d'autre choix que de continuer sa course en avant. Jusqu'où ? Qui manipule qui ?
On retrouve Milo Weaver avec grand plaisir. Le style d'Olen Steinhauer est toujours aussi agréable et le scénario est très travaillé. Contrairement à beaucoup de thrillers dans lesquels la personnalité des protagonistes de l'histoire passe au second plan et s'efface devant le scénario, il y a dans L'Issue un équilibre entre ces deux aspects. Il n'y a pas que les bons et les méchants, le blanc et le noir, l'histoire et les personnages sont bien plus complexes que cela et c'est ce qui fait le charme des livres d'Olen Steinhauer. Si vous avez aimé Le Touriste, n'hésitez plus, L'Issue vous plaira aussi.
J'attends avec impatience le tome 3 des aventures de Milo Weaver...
Les plus : Une suite à la hauteur du tome 1, un style d'écriture de qualité, un scénario intéressant
Les moins : Certaines allusions, même discrètes, réservent ce livre aux plus grands. C'est une déception car Le Touriste était irréprochable dans ce domaine...
Ma note : 4,5/5
A partir de 18 ans
L'issue
Olen Steinhauer
Éditions Liana Levi
ISBN 978-2867465444
Suite aux événements relatés dans Le Touriste, le service a été réorganisé mais une taupe semble s'y être introduite au profit de la Chine...Milo a repris du service mais semble avoir perdu la confiance de ses supérieurs. Son travaille le mine de plus en plus. Sa conscience le travaille mais il n'a d'autre choix que de continuer sa course en avant. Jusqu'où ? Qui manipule qui ?
On retrouve Milo Weaver avec grand plaisir. Le style d'Olen Steinhauer est toujours aussi agréable et le scénario est très travaillé. Contrairement à beaucoup de thrillers dans lesquels la personnalité des protagonistes de l'histoire passe au second plan et s'efface devant le scénario, il y a dans L'Issue un équilibre entre ces deux aspects. Il n'y a pas que les bons et les méchants, le blanc et le noir, l'histoire et les personnages sont bien plus complexes que cela et c'est ce qui fait le charme des livres d'Olen Steinhauer. Si vous avez aimé Le Touriste, n'hésitez plus, L'Issue vous plaira aussi.
J'attends avec impatience le tome 3 des aventures de Milo Weaver...
Les plus : Une suite à la hauteur du tome 1, un style d'écriture de qualité, un scénario intéressant
Les moins : Certaines allusions, même discrètes, réservent ce livre aux plus grands. C'est une déception car Le Touriste était irréprochable dans ce domaine...
Ma note : 4,5/5
A partir de 18 ans
L'issue
Olen Steinhauer
Éditions Liana Levi
ISBN 978-2867465444
Libellés :
Polar et Thriller
lundi 23 août 2010
Sans laisser de trace – Joseph Finder – Efficace et tout public
Le mari de Lauren Heller disparaît suite à une agression dont ils sont tout deux victimes à la sortie d'un restaurant. Leur fils Gabe fait appel à son oncle, Nick Heller, ancien des forces spéciales qui travaille aujourd'hui pour une entreprise spécialisée dans les enquêtes « non officielles » qui peuvent faire ou défaire la réputation des grands de ce monde...
Sans laisser de trace est un thriller économique (la spécialité de Joseph Finder) au scénario très efficace. Les rebondissements s'enchainent de manière fluide et il est difficile de poser le livre entre deux chapitres. L'histoire reste crédible et contrairement à beaucoup de polars, les situations ne sont pas « téléphonées ». Le personnage principal est très sympathique et j'espère que l'auteur l'utilisera de nouveau dans de prochains romans. Un seul regret, un style d'écriture trop classique, trop « roman de vacances » qui empêche ce livre de devenir une référence du genre. Certes, un thriller est rarement une œuvre littéraire mais certains auteurs ont cependant un style caractéristique qui fait aussi le charme de leurs récits. Je pense par exemple à John Le Carré, à Trevianan ou à Vincent Crouzet. Cela dit, cette dernière remarque n'enlève rien au fait que Sans laisser de trace est un excellent thriller que je vous recommande chaudement !
Les plus : Un thriller vraiment tout public, très efficace dont on attendra les prochaines aventures avec impatience
Les moins : Rien si ce n'est peut être un style d'écriture plutôt classique
Ma note : 4,5/5
A partir de 15 ans
Sans laisser de trace
Joseph Finder
Albin Michel
ISBN 978-2226208422
Libellés :
Polar et Thriller
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