Je vous avais parlé il y a quelques mois du dernier roman de Maurice G. Dantec, Métacortex, dont j'avais entamé la lecture. Comme j'ai une fâcheuse tendance à lire plusieurs livres à la fois, j'ai mis plus de temps que prévu à terminer les 800 pages de cet ouvrage.
Ce thriller très noir se déroule dans futur proche et apocalyptique. Deux policiers, Verlande et Voronine enquêtent sur une série de crimes pédophiles, d'attentats terroristes et d'assassinats dans un monde proche du chaos. En parallèle de leur descente aux enfers, nous suivons le parcours du père de Paul Verlance, incorporé dans la SS durant la seconde guerre mondiale. Tous ces récits finiront par se croiser dans un final de fin du monde.
Les commentaires que l'on trouve sur internet au sujet des romans de Maurice G. Dantec sont généralement binaires : d'un côté les fans inconditionnels qui louent le style percutant et le franc parlé de l'auteur, de l'autre ceux qui considèrent les écrits de Dantec absolument abscons et indigestes. Alors, quel est mon avis sur le sujet ? Il y a du vrai des deux côté.
Soyons clairs, certains courts passages de Métacortex sont incompréhensibles mais j'ai une théorie personnelle sur le sujet : le style de ces passages est volontairement incompréhensible et il ne faut pas s'y attarder. J'en veux pour preuve les chapitres qui se déroulent durant la deuxième guerre mondial. Le style est alors brillant, clair et efficace. Je pense donc que Maurice G. Dantec a intégré dans son récit des passages aussi apocalyptiques et complexes que le monde qu'ils décrivent. Il ne faut pas essayer des les comprendre, il font partie de ce monde qui s'effondre.
Pour en revenir au récit lui-même, le scénario est passionnant et ce futur proche dans lequel évoluent les personnages fait d'autant plus froid dans le dos qu'on ne peut s'empêcher de penser qu'il n'est peut-être pas aussi éloigné que cela de la réalité de demain. Ils ne s'agit pas de science-fiction mais de l'accélération des dérives du monde d'aujourd'hui. C'est une des forces de ce roman.
Les chapitres se déroulant durant la deuxième guerre mondiale sont réellement passionnants. Ils auraient certainement pu faire l'objet d'un livre à part entière. Le père de Verlande connaîtra le front de l'est, le ghetto de Varsovie, la déroute de l'Allemagne, la chute de Berlin. Il connaîtra l'Europe en ruine et découvrira, comme son fils cinquante ans plus tard, qu'un processus de destruction s'était enclenché et que rien ne pourrait l'arrêter...
Vous l'aurez compris, ce récit est noir, très noir. Il n'est pas à mettre entre toutes les mains. C'est le récit d'un monde qui s'effondre, d'un monde qui s'autodétruit après avoir produit le pire...Verlande et Voronine qui luttent contre ce qu'il y a de pire dans le cœur de l'homme sont certes une lueur d'espoir, lueur bien faible qui éclaire la chute de leurs contemporains vers l'enfer.
Les plus : Une description de l'avenir loin du politiquement correct, un style unique, le double récit efficace qui alterne entre la deuxième guerre mondiale et ce futur proche apocalyptique dans lequel évoluent les héros...Cette désagréable impression que Maurice G. Dantec n'est peut-être pas si loin de ce que sera réellement notre avenir...
Les moins : le style quasi-incompréhensible (mais sans doute volontaire) de certains passages, trois pages insoutenables en fin de roman, cette brève scène X aussi osée que ridicule, certains passages un peu longs.
Ma note : 3/5
Pour les adultes seulement...
Métacortex
Maurice G. Dantec
Albin Michel
ISBN : 978-2226195692
mercredi 9 mars 2011
mardi 8 mars 2011
Quelques notes de musiques...Duffy, Claude Le Jeune, Tchaikovsky et Mendelssohn.
Juste quelques mots pour vous parler de trois disques plus ou moins récents que j'ai acheté ces derniers mois. Tout d'abord Endlessly de Duffy. J'ai été déçu par ce dernier disque alors j'avais énormément apprécié le premier opus. On retrouve cette voix si caractéristique qui participe au charme de cette artiste mais la magie n'opère plus. Ensuite, les concertos pour violon de Taickovsky (Op. 35) et Mendelssohn (Op. 64), deux monuments de la musique classique dans une interprétation magistrale de Nathan Milstein et de l'Orchestre Philharmonique de Vienne sous la direction de Claudio Abbado. Ce disque a d'ailleurs été couronné d'un Diapason d'Or amplement mérité. Enfin, Dix Pseaumes de David de Claude Le Jeune (1564), une œuvre vocale qui élève l'âme...Qui s'en plaindra ?
Endlessly sur Amazon.com
Duffy
Ma note : 2/5
Mendelssohn / Tchaikovsky : Violinkonzerte sur Amazon.com
Nathan Milstein, Wiener Philharmoniker & Claudio Abbado
Ma note : 5/5
Dix Psaumes De David sur Amazon.com
Claude Le Jeune
Ludus Modalis & Bruno Boterf
Ma note : 5/5
Endlessly sur Amazon.com
Duffy
Ma note : 2/5
Mendelssohn / Tchaikovsky : Violinkonzerte sur Amazon.com
Nathan Milstein, Wiener Philharmoniker & Claudio Abbado
Ma note : 5/5
Dix Psaumes De David sur Amazon.com
Claude Le Jeune
Ludus Modalis & Bruno Boterf
Ma note : 5/5
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